Poupoupidou
Les personnages de Gérald Hustache-Mathieu ont ce petit quelque chose qui les rend différents. Tantôt une fille rêve d'épouser un taureau, tantôt une bonne sœur réalise des moulages de pénis en plâtre. Avec Poupoupidou, la liste des cas pathologiques s'allonge : l'auteur des polars "La mariée était phosphorescente" et "Paradis fiscal, mon amour" enquête sur la mort d'une starlette locale péroxydée, égérie du fromage "La belle du Jura". N'oublions pas non plus cet homme nu accroché à un arbre qui réclame une chatte. Poupoupidou est un film de genre, encore faut-il définir le genre en question. On est quelque part, dans une zone hors frontières, entre le polar et la comédie. Le scénario est implacable, construit autour d'une enquête avec une énigme à résoudre, des suspects tous plus coupables les uns que les autres et un dénouement final inattendu. Rien à voir pour autant avec Les Cordier, juge et flic. Gérald Hustache-Mathieu assume son côté trash. Sa caméra ne s'arrête pas aux portes de la morgue, elle les pousse. Quand des pompiers nus se présentent, l'objectif ne rougit pas devant ces tuyaux que l'on ne saurait voir. Et comme pour mieux réussir son cadeau, le réalisateur enrobe le tout dans un papier blanc. A Mouthe, ville la plus froide de France, il règne comme une consanguinité qui participe à l'ambiance si particulière de ce film. Gérald Hustache-Mathieu est un créatif, qui prend soin de chaque plan. En toile de fond, une réflexion sur la réussite. Un romancier raté, une Marylin ratée, un policier raté, une psy ratée... à Mouthe, personne n'a de Rolex ; d'ailleurs il n'y a pas de bijouterie... Poupoupidou ne ressemble à rien, c'est ce qui en fait un film unique. Un polar farfelu, à voir absolument.
EN BREF : une comédie policière impeccable
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