Potiche
La Deneuve est de retour. Et ça décoiffe. Ou plutôt ça coiffe, avec des litres de laque... Derrière ce portrait de femme bourgeoise un peu naïve propulsée chef d'entreprise, Potiche est un véritable hommage à la reine Catherine. Actrice intello froide pour certains, icône française pour d'autres, Catherine Deneuve a tapé dans l'objectif de François Ozon. Le réalisateur en avait fait l'une de ses 8 femmes il y a quelques années, cette fois l'actrice occupe le premier rôle toute seule. En jogging rouge ou en jogging bleu, en chemisier à carreaux ou en pull sans manches, on ne voit qu'elle. A peine aperçoit-on Judith Godrèche et Karine Viard gesticuler. Catherine Deneuve nous avait bien fait marrer dans le clip promo de Luc Besson pour les JO 2012 à Paris ou dans les pubs SUEZ (petit bijou capitaliste à voir plus bas), la passagère du Dernier Métro est aussi capable d'activer nos zygomatiques au cinéma. Son potentiel comique étincelle devant la caméra de Ozon. Mais cette Potiche nous fait rire, également, par son propos étonnamment moderne, malgré les téléphones recouverts de velours et les sous-pulls acryliques. Le conflit social dans l'entreprise de parapluies Pujol trouve écho dans l'actualité du moment, sauf qu'ici on fait grève, non pas pour les retraites, mais pour avoir des WC dans l'usine ! Chacun ses priorités... Les clins d'oeil politiques se multiplient, Lucchini hurle qu'il faut travailler plus pour gagner plus, Deneuve promet qu'elle va défendre le fromage de chèvre à l'Assemblée Nationale et Depardieu arbore fièrement la coupe cégétiste de Bernard Thibaut. Moralité : si vous voulez rire, votez Ozon !
EN BREF : une comédie potache
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