Oscar et la dame rose
Mignonne, allons voir la Rose qui ce matin avait éclose au service cancéro, n'a point perdu son effet, les plis de son verbe pourpré. D'un côté, Rose, pizzaïola acariâtre, n'est jamais contente et
passe son temps à insulter les gens. De l'autre côté, Oscar, petit ange en fin de vie, en a assez de subir la pitié de son entourage. Séparés, Rose et Oscar font grise mine. Ensemble, c'est la vie
en rose, tout juste s'ils ne voient pas des éléphants roses à travers la fenêtre de la chambre d'hôpital. Une histoire comme celle-là sent le téléfilm à plein nez. On imagine aisément la flopée de
bons sentiments déferler sur les glandes lacrymales du spectateur. C'est bien un peu le cas, soyons honnête. Mais comment éviter l'émotion quand on parle d'un enfant malade ? Plus gênante,
l'omniprésence des bondieuseries, pas forcément utiles pour nous fait réfléchir sur l'enfance, le temps qui passe, le bonheur... et la mort, forcément. Car autant le préciser, pas de final à l'eau
de rose pour cette histoire. Le style est très écrit, parfois littéraire. La réalisation soignée fleure bon la rose. Dans un univers proche de l'enfance, du cirque et de la bande dessinée,
Eric-Emmanuel Schmitt joue avec les couleurs (le rose et le bleu en tête) et surtout les nuances (le rose n'est pas toujours bonbon et le bleu n'est pas toujours glacial). Dans son rôle de
garde-malade colorée, Michèle Laroque excelle, tantôt comique vacharde, tantôt tragique blafarde. Elle est capable d'envoyer une mamie sur les roses, puis de pleurer la scène suivante. Après
Ma vie en rose (autre film sur l'enfance, bien plus dérangeant), l'actrice montre une nouvelle fois que le rose lui va si bien...
EN BREF : à voir quand on a vraiment la patate !
EN BREF : à voir quand on a vraiment la patate !
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