Les amours imaginaires ✔✔
Si vous avez un ami chargé de mission "développement durable" dans une entreprise de carton recyclé, qui aime boire du vin chilien dans des énormes verres à pied, tout en discutant de la nouvelle maquette des Inrocks : amenez-le voir ce film ! Xavier Dolan a suivi à la lettre le manuel du parfait cinéaste bobo.
Il nous raconte une histoire d'amour à 3, platonique et cérébrale (forcément, chez les intellos on ne baise pas, on réfléchit!). La mise en scène se veut esthétique, entre ralentis et filtres de couleur. Séduisant au début, mais répétitif, donc lassant. Quelques scènes tournées caméra à l'épaule et de nombreux zooms/dézooms ne suffisent pas à faire du cinéma d'auteur.
Malgré tout, Xavier Dolan possède un regard personnel, outrageusement mature pour un minet de 21ans. Il s'inscrit comme un frère spirituel de Christophe Honoré (le clin d'oeil à Louis Garrel, à la fin du film, n'est pas innocent).
Le jeune cinéaste québécois sait également être drôle, quand il tourne en dérision les clichés de la culture gay, avec ces ralentis sur des chaussures à talons immenses ou ces choix musicaux très "rainbow flag" (Dalida, Indochine... mais pas Barbara, bizarrement). Xavier Dolan a surtout besoin de comprendre que trop de bobo tue le bobo. Votre pote chargé de mission, lui, il en dit quoi ?
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