Le prénom
"Alors, le prénom c'est quoi ?". "Ben, Le prénom c'est le titre !". "Comment ça ? T'as appelé ton fils Letitre ?". "Non, je te dis que Le prénom c'est le titre du film, c'est juste le titre". "Mais alors ton fils, tu l'as appelé Letitre ou Juste ?". Petit hommage au Dîner de cons, vous l'aurez compris, car on retrouve un peu le même souffle comique dans Le prénom. Adaptation d'une pièce de théâtre à succès, avec des répliques poilantes et des vannes cinglantes qui fusent aussi vite que les coups droits de Maria Sharapova (oui, j'ai regardé la finale de Roland Garros, on s'inspire comme on peut !). Et ça fonctionne. On rit aux éclats en assistant à ce repas de famille qui part en cacahuètes grillées à sec, à cause d'une simple histoire de prénom. Forcément, on ne peut s'empêcher de penser à ces déjeuners dominicaux chez la tante Jacqueline, où le cousin un peu raciste s'écharpe avec la nièce altermondialiste vêtue d'un pull en chanvre. Le texte rythmé est parfaitement servi par tous les acteurs. Même Patrick Bruel, qui n'est pas mon comédien préféré dirons-nous poliment, est excellent dans son rôle de bourgeois de droite. Une question me taraude, toutefois. Pourquoi s'obstiner à vouloir porter à l'écran des œuvres de théâtre ? On passe un très bon moment, je ne dis pas le contraire. Mais je ne vois pas vraiment ce que la version cinéma apporte à ce texte réjouissant d'Alexandre de la Patellière et Mathieu Delaporte (également réalisateurs du film). Espérons juste qu'ils n'ont pas fait cela pour l'argent, pensant qu'un carton au théâtre devient forcément un carton au cinéma (oui, je fais mon naïf là...). A ce petit jeu, les filles de Arrête de pleurer Pénélope se sont plantées, d'ailleurs...
EN BREF : après le dîner de cons, le dîner de bobos
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