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09 Jun

Le prénom

Publié par Romain Duchez  - Catégories :  #Critiques Archives

"Alors, le prénom c'est quoi ?". "Ben, Le prénom c'est le titre !". "Comment ça ? T'as appelé ton fils Letitre ?". "Non, je te dis que Le prénom c'est le titre du film, c'est juste le titre". "Mais alors ton fils, tu l'as appelé Letitre ou Juste ?". Petit hommage au Dîner de cons, vous l'aurez compris, car on retrouve un peu le même souffle comique dans Le prénom. Adaptation d'une pièce de théâtre à succès, avec des répliques poilantes et des vannes cinglantes qui fusent aussi vite que les coups droits de Maria Sharapova (oui, j'ai regardé la finale de Roland Garros, on s'inspire comme on peut !). Et ça fonctionne. On rit aux éclats en assistant à ce repas de famille qui part en cacahuètes grillées à sec, à cause d'une simple histoire de prénom. Forcément, on ne peut s'empêcher de penser à ces déjeuners dominicaux chez la tante Jacqueline, où le cousin un peu raciste s'écharpe avec la nièce altermondialiste vêtue d'un pull en chanvre. Le texte rythmé est parfaitement servi par tous les acteurs. Même Patrick Bruel, qui n'est pas mon comédien préféré dirons-nous poliment, est excellent dans son rôle de bourgeois de droite. Une question me taraude, toutefois. Pourquoi s'obstiner à vouloir porter à l'écran des œuvres de théâtre ? On passe un très bon moment, je ne dis pas le contraire. Mais je ne vois pas vraiment ce que la version cinéma apporte à ce texte réjouissant d'Alexandre de la Patellière et Mathieu Delaporte (également réalisateurs du film). Espérons juste qu'ils n'ont pas fait cela pour l'argent, pensant qu'un carton au théâtre devient forcément un carton au cinéma (oui, je fais mon naïf là...). A ce petit jeu, les filles de Arrête de pleurer Pénélope se sont plantées, d'ailleurs...

EN BREF : après le dîner de cons, le dîner de bobos


 
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E
Quand on est créateur ( musique - cinema - théâtre - peinture - etc ), on a envie de diffuser son oeuvre et que le plus de monde possible la voit.<br /> C'est humain !<br /> Un besoin de partage et de reconnaissance sans doute...<br /> Bref, quand on passe un pièce de théâtre au ciné, on se dit qu'on va toucher un autre public et qu'on peut ainsi mieux diffuser son oeuvre.<br /> Et là, vu le succès du film, on peut dire qu'ils ont réussi leur coup et touché un public vraiment plus large !<br /> D'ailleurs sans ce film, je n'aurais jamais découvert cette oeuvre, n'allant pas au théâtre ( il n'y a même pas de théâtre dans la petite ville de province où je suis ).<br /> Ceci dit, pour tout artiste, les rentrées d'argent sont liées aux succès de leurs oeuvres. Donc c'est pas évident de dire si ils ont envie de toucher un public plus large pour être plus vus, ou<br /> bien juste de gagner des sous.<br /> Il doit y avoir des deux, non ?<br /> Quoiqu'il en soit, les adaptations de pièces de théâtre au ciné, ça continuera toujours. C'est sûr. Juste parce qu'un film offre une plus grande audience.
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R
<br /> <br /> Ton analyse est intéressante. Pas que la volonté d'élargir l'audience soit la seule motivation, sinon on adapterait au cinéma des oeuvres moins "grand public" pour les faire découvrir. L'objectif<br /> de rentabilité est plus fort. Cela dit, moi non plus, sans le cinéma, je n'aurais jamais connu cette oeuvre ;) <br /> <br /> <br /> <br />

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