Le discours d'un roi
Ami(e)s internautes,
Le moment est important, l'instant solennel. Il s'agit pour moi d'exprimer un avis mitigé sur un film que tout un chacun encense depuis des mois. Je débuterai mon propos par les aspects laudatifs, il en va ainsi de la rhétorique. Ce film de Tom Hooper repose sur un formidable numéro d'acteur. Oui, mes ami(e)s, formidable je vous le dis. Colin Firth oscille entre gravité et ridicule, pour incarner un roi complexe qui bégaye ses mots afin d'articuler ses maux. Comment peut-il rater l'Oscar du Meilleur acteur cette année ? Le discours d'un roi nous offre également l'opportunité de philosopher sur le pouvoir du langage. Et l'on pourrait citer plusieurs moments clefs afin d'étayer cette assertion : la fillette qui appelle son père "Majesté" plutôt que "Papa" ; la référence à Hitler, dangereux expert de la parole ; ou encore les annotations du roi sur le texte de son discours historique. Malheureusement, mes ami(e)s, j'opposerai un mais à tout cela, ou un nonobstant pour les férus du joli verbe. Le discours d'un roi a beau être bien filmé, bien écrit, bien joué, il manque cruellement d'aspérités. La propreté et la perfection, au cinéma, sont parfois sources de transparence. Terrible constat. J'ai aimé cette histoire mais je sais pertinemment qu'elle sera oubliée dans quelques mois, quand il s'agira d'établir le classement des meilleurs films de l'année. En conclusion de mon propos, je dirais que Le discours d'un roi est un peu comme cette tarte tropézienne achetée à la boulangerie ce matin au bas de la rue, excellente certes, mais tellement moins marquante que celle de mon enfance. Merci à toutes, et à tous. C'était le discours d'un spectateur.
EN BREF : Un beau film que l'on va oublier
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