Django unchained ✔✔✔✔

L'avantage avec Tarantino, c'est qu'il raconte toujours un peu la même chose, mais en se renouvelant à chaque fois. Le changement dans la continuité, selon la formule consacrée. On peut dire qu'il allie tradition et modernité, selon l'autre formule consacrée. Dans Kill Bill, une femme cherche à tuer ceux qui ont ruiné sa vie ; dans Unglorious Basterds, des têtes brûlées veulent exterminer des nazis ; et dans Django unchained, ce sont deux hommes qui partent en guerre contre l'esclavagisme. Encore une histoire de vengeance, mais cette fois dans une ambiance de western sanguinolant (le ketchup coule toujours à flot chez Quentin, il n'est pas Américain pour rien). On retrouve l'esprit des films de cowboys où les colts font la loi devant des femmes sans voix. Avec la qualité esthétique irréprochable de Tarantino. Le réalisateur aime le cinéma, chaque plan est comme un hommage au 7ème art. La caméra à l'épaule, il laisse ça aux jeunes intellos de Sundance. Du sang qui gicle sur un champ de coton, on se surprend à trouver cela magnifique. A voir absolument sur écran géant. Le propos est également très soigné. Django unchained est une critique violente du racisme. Tarantino reste sans pitié pour les salauds. Il les ridiculise, ou alors il les massacre (voire même les deux, parfois). On citera en exemple cette scène cultissime où le Ku Klux Klan est présenté comme une bande de branquignols, recouverts de cagoules grotesques et pas franchement pratiques. Pour ne rien gâcher, tous les comédiens sont excellents, notamment les seconds rôles qui jouent les premiers rangs : Christopher Waltz en chasseur de prime humaniste et Samuel L. Jackson en petite pourriture négrière. Tarantino est bon, brut et ne nous truande pas. On en oublie que le film dure 2h45 !

EN BREF : Tarantino se déchaîne