Black Swan
Grâce à Darren Aronofsky, vous n'êtes pas près d'inscrire votre fille à l'école de danse. Black Swan est chorégraphié comme un conte sombre, où la jolie princesse et le grand méchant loup ne font qu'un. Nina sautille d'un extrême à l'autre, tantôt danseuse frêle et innocente, tantôt penseuse irréelle et démente. A aucun moment elle ne maîtrise le rythme de sa vie ; sa mère l'appelle "Sweet heart", son chorégraphe la tripote, sa rivale la bouscule. Nathalie Portman suit à la perfection les temps et les contre-temps de son personnage. Elle sombre dans la folie, et nous avec. Darren Aronofsky affectionne ces personnages-là qui descendent aux enfers (des drogués dans Requiem for a dream ou un catcheur dans The Wrestler).
Sa caméra reste sans cesse collée à son héroïne. Rien n'échappe aux gros plans, pas même les respirations de Nina lors des séquences de ballet. Le réalisateur s'amuse à nous faire tourner le regard. Des ongles qui saignent, des pieds qui craquent, des genoux qui rompent... On est loin de l'ambiance Pop Stars avec Bruno Vandeli! Darren Aronofsky fait ressortir toute la noirceur du Lac des cygnes, dont il s'inspire très librement. Black Swan est un film fort qui nous emporte dans le tourbillon d'une valse macabre et endiablée. Le recours au fantastique en déroutera certains, mais il sert à nous montrer combien l'esprit humain peut aller loin, envers et contre les lois du physique. M'accorderez-vous cette danse ?
EN BREF : un ballet de folie
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