Au-delà
Clint Eastwood tourne-t-il trop ? Poser la question, c'est déjà y répondre un peu. Moi qui suis à peine capable de faire un reportage de 1'30 sur un championnat de tronçonneuse, je ne me permettrai pas de remettre en cause le talent cinématographique du grand Clint. Mais cet Au-delà me laisse un arrière-goût d'inutile. Ces personnages qui dialoguent avec les morts sentent la naphtaline, même Fantomas contre Scotland Yard s'était déjà intéressé au phénomène, c'est dire ! Et l'on ne voit pas très bien ce que Clint Eastwood raconte de nouveau sur le sujet. Le réalisateur ne révolutionne pas sa manière de filmer. Avec des images léchées et des mouvements de caméra fluides, il assure le service minimum. C'est esthétique, pas exceptionnel. Un air de déjà vu, également, dans le récit construit autour de trois histoires parallèles qui se rejoignent dans le dernier quart d'heure. On regrette enfin le manque d'épaisseur des personnages, chose inhabituelle chez Eastwood. La journaliste télé déprimée, incarnée par Cécile de France, semble bien fade comparée à la boxeuse torturée de Million Dollar Baby ou à la mère courage de L'Echange. Matt Damon, lui, hérite d'un rôle encore moins intéressant que celui d' Invictus... Petite précision ultime, car j'ai l'impression d'être un peu dur en me relisant : Au-delà est un film correct, mais ce n'est pas celui que l'on retiendra de la longue filmographie de Clint Eastwood. Un tournage par an, c'est peut-être un peu trop...
EN BREF : Clint tourne en rond ?
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