Amour (de Michael Haneke)

La première scène du film annonce la couleur. Des pompiers entrent dans un appartement froid et silencieux, où ils découvrent un cadavre tout aussi froid et silencieux... On n'est pas là pour rigoler. Interdiction de tourner les serviettes ni même de danser le gambadou. Michael Haneke ne cherche pas à nous faire rêver mais plutôt à nous faire réaliser, ce qui nous attend tous : la vieillesse, la déchéance, la mort. Et le botox n'y fera rien ! Ah, je vous ai prévenus d'emblée, Amour n'est pas une comédie romantique. C'est un drame. Le drame de la vie. Georges (Jean-Louis Trintignant) doit faire face à la sénilité grandissante de sa femme Anne (Emmanuelle Riva). D'abord il ne réalise pas, puis il pense pouvoir faire face, avant finalement de perdre pied. Cette fin de vie nous est racontée dans les moindres détails à travers une réalisation sobre et sans pitié. Michael Haneke n'épargne rien à ses personnages. Ah si, seule chose à peu près positive : le couple est aisé et bercé par la musique classique (en même temps, si la scène se déroulait dans un HLM, au son des chansons de Grand Corps Malade, cela ferait un peu beaucoup...). Ce film est marquant, sans conteste. Impeccablement joué, de surcroît. Digne d'une Palme d'or, visiblement. Après, il faut avoir envie de regarder ce genre d'histoire en plein mois de novembre, alors que les feuilles tombent, que les impôts s'amoncellent et que le stress de Noël approche. Il y a parfois des moments où l'on préfère débrancher le cerveau et regarder "Les ch'tis à Mykonos"... Car les héros de télé-réalité sont peut-être des abrutis finis mais eux, au moins, ils sont plein de vie !

EN BREF : pas le genre de film qui donne envie de faire "pouet pouet"