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17 Sep

Une séance avec Costa-Gavras

Publié par Romain Duchez  - Catégories :  #Personnalités

Costa-Gavras n'est pas Un homme de trop dans la Mad City lyonnaise. L'institut Lumière dit Amen au réalisateur franco-grec en lui consacrant une rétrospective en cette rentrée 2015. Le metteur en scène est venu se raconter, de Hanna K à Z. J'ai assisté à la projection d'Etat de siège, en version restaurée. Une séance présentée par Konstantinos pour les intimes, Costa pour le public.

Une séance avec Costa-Gavras

Un pantalon noir classique, une veste vieillie un peu trop longue, c'est un homme simple qui traverse la salle de projection pour rejoindre la scène. Costa-Gavras s'excuserait presque d'ête là. Et pourtant son œuvre mérite bien une telle messe, plutôt une telle célébration (pas sûr que le réalisateur d'Amen apprécie les termes religieux). Costa-Gavras a filmé les plus grands. Schneider,Signoret, Piccoli, Trintignant, Yanne et surtout Montand.

Yves Montand qui est la tête d'affiche d'Etat de siège, dans le rôle d'un personnage trouble, un peu trop proche des dictateurs sud-américains. « C'est un rôle négatif mais il a accepté », raconte Costa-Gavras au micro, avec son accent à la Karl Lagarfeld, en tellement moins prétentieux. « Avec le recul, le film prend une autre dimension avec Yves Montand ».

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L'action se passe en Uruguay, alors que le film a été tourné au Chili sous Allende : « à l'époque, c'était le seul pays d'Amérique Latine où l'on pouvait tourner ce genre de film ». Comprenez, ce genre de film politique et dénonciateur. Dans Etat de siège, Costa-Gavras raconte comment les Américains ont laissé des dictateurs s'installer pour pouvoir faire du business, au mépris des opposants qui se faisaient emprisonner (au mieux) ou assassiner (au pire). Il est comme ça Konstantinos, il ne peut pas s'empêcher de dénoncer. C'est un maître du polar politique.

Malgré les vieilles voitures, les lunettes 70's et un grain d'image surané, Etat de siège est un film extraordinairement contemporain. Une attaque en règle des pays riches et des élites corrompues. Et Costa-Gavras l'assure, il a à peine romancé les faits : « c'est une vraie histoire. Bien sûr, une reconstitution ce n'est jamais exact mais j'ai essayé de respecter l'éthique des personnages et de l'histoire ». Un homme intègre. Qui va vite s'éclipser pour laisser l'écran parler à sa place. Non sans recevoir les applaudissements nourris de la salle.

> Rétrospective Costa-Gavras à l'Institut Lumière jusqu'au 3 octobre : voir la programmation

> "Costa-Gavras - Carnets cinématographiques" à la Galerie photo cinéma de l'Institut Lumière : toutes les infos pratiques

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