Des films latinos inédits en France

Pas besoin d'aller à La Havane ou La Paz pour voir des films latinos. Vous pouvez vous arrêter à Villeurbanne. Le voyage est moins cher, mais pas forcément moins dépaysant. Le cinéma Le Zola (qui proposait déjà un excellent festival du court-métrage à l'automne) accueillait du 11 au 25 mars les 31èmes Reflets du cinéma ibérique et latino-américain (site officiel). Caramba. Trente-six films étaient programmés, aux origines aussi aguichantes qu'un catalogue de Nouvelles Frontières : Argentine, Brésil, Colombie, Chili, Mexique, Equateur, Pérou, Uruguay et Venezuela - sans oublier l'Espagne. Des films pour la plupart inédits en France. Et ça c'est quand même la classe. Enfin, la clasia. Coup de projecteur sur les deux longs-métrages que j'ai pu voir lors de ces Reflets ibériques et latinos.

CONDUCTA - Drame de Ernesto Danaras (Cuba) ✓✓✓

Ce film a reçu le Prix du Public, et c'est bien mérité. Le portrait d'un enfant difficile mais attachant. Chala a la maman junkie que tout le monde ne rêve pas d'avoir ; contraint de grandir plus vite que ses camarades, il tombe dans l'incivilité et la petite délinquance. Sa vieille instit' le défend envers et contre tous ceux qui voudraient l'envoyer en pension. La prévention et la compréhension face à la répression. Une belle réflexion sur l'éducation. Et une jolie photographie de la vie quotidienne cubaine d'aujourd'hui. Pas de date de sortie prévue en France pour l'instant, il faudra vous contenter de la bande-annonce en VO sous-titrée anglais.

© Mincult, ICAIC, RTV

FAROESTE CABOCLO - Romance dramatique de René Sampaio (Brésil) ✓✓

Une sorte de Roméo et Juliette des temps modernes, à la sauce brésilienne pimentée rouge sang. Joao et Maria Lucia tombent amoureux malgré tout ce qui les sépare : lui est un artisan noir issu d'un milieu modeste où l'on est parfois obligé de tuer pour survivre ; elle est une fille à papa à la peau blanche qui préfère les soirées branchouilles à ses coursd'architecture. La douceur de leur amour tranche avec la violence de la société brésilienne, gangrenée par le racisme, les armes et la drogue. Un film sans concession qui laisse malheureusement peu d'espoir. Non le Brésil n'est pas que samba, carnaval et bikini. Faroeste Caboclo a fait un carton au box-office l'an dernier en Amérique du Sud. En attendant (peut-être) une sortie officielle en France, vous pouvez regarder la bande-annonce.

Crédit photo : © Gavea Filmes