Hard day ✔✔✔
POLAR / Réal : Kim Seong-hun (Corée du Sud). Avec Lee Seon-gyoon et Jo Jin-woong.
LE PITCH / Rude journée, c'est le moins qu'on puisse dire. On pourrait plutôt parler d'une soirée de merde. Il fait nuit. Le commissaire Gun-su se rend à la morgue pour mettre sa mère en bière. Il téléphone au volant, pas bien. Sur la route il écrase un homme, pas bien du tout. Le voilà avec deux cadavres sur les bras. Et pourquoi pas les mettre dans le même cercueil ? Mortel ! (crédit photo : © Bodega Films via Allo Ciné)
Une nouvelle claque assénée par le 7ème art sud-coréen. Je le dis et je le répète, j'adore ce cinéma. Sans doute le plus occidentalisé de l'Asie, et le plus accessible aussi. Cette histoire complètement déjantée aurait pu séduire Alfred Hitchcock. Je vais un peu loin en faisant parler les morts, mais c'est pour dire que ce polar n'a rien à envier aux maîtres du genre. Le spectateur est pris à la gorge dès le début, la main du réalisateur ne lâche sa proie qu'à la fin. On ne s'ennuie pas pendant 1h51.
C'est fou cette capacité à nous surprendre sans cesse. Dès que l'on croit comprendre l'intrigue, elle repart dans une direction inattendue. Du suspense en cascade. Un méchant effrayant sans qu'il ait besoin de prononcer un mot. Et des petites trouvailles pour nous faire sursauter, sans tomber dans la scène facile du genre "Bouhhh!!! Je t'ai bien eu, j'étais caché derrière la porte !". On laisse ces ringardises au réalisateur des Mystères de l'amour.
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Avec de l'humour noir, très noir, limite carbonisé. Le héros n'hésite pas à utiliser la croix catholique du cercueil de sa mère pour attraper un petit soldat en plastique dans une conduite d'aération (on est bien d'accord que cette phrase, hors contexte, ne veut rien dire). Le réalisateur Kim Seong-hun s'amuse de tout et ne craint rien, pas même la mort ni la religion. Pas de chichi non plus dans les bagarres. Quand le méchant mord... il mord ! J'espère que vous aimez la viande saignante.
Sans oublier l'esthétisme des plans. L'image est belle, toujours bien construite. Une scène clef, vers la fin, est tournée sur un chemin entre une rizière et un plan d'eau ; le réalisateur joue avec la pureté des lignes et la magie de la lumière. Superbe. Sans toutefois tomber dans la contemplation barbante de certains films asiatiques. Bref, je vous recommande vivement d'aller voir ce film. Et pensez qu'après, à la machine à café, vous pourrez vous la péter en disant "j'ai vu un polar sud-coréen hier, c'était hyyyyyyper bien !".
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