States of grace ✔✔✔
Drame social de Destin Cretton (USA)
C'est ce genre de petit film qui, sous des airs de ne pas y toucher, parvient justement à vous toucher. En toute simplicité. En toute intensité. Pas de star bankable au casting ni de grosse explosion coûteuse, mais un scénario en argent massif et des acteurs précieux. Une nouvelle pépite issue du cinéma indépendant américain.
Je ne vous cache pas que la première scène n'est pas la plus attractive de toute l'histoire du 7ème art. Une discussion entre animateurs, le temps d'une pause clope, devant un foyer pour jeunes délinquants... on a déjà vu plus sexy comme début! Pendant un quart de seconde, on se dit que ça va être long, très long. Quand tout à coup, un jeune s'échappe du centre en courant et l'histoire démarre tel un sprint. Cette première séquence prendra finalement tout son sens avec la dernière du film.
States of Grace pourrait se traduire par "Etats de Grace", du nom du personnage féminin principal, directrice du foyer jouée par Brie Larson (sachant que "Moments de Grace", c'était déjà pris pas le recueil de poèmes de Grace de Capitani...). La jeune femme n'est pas une mère ni un psy. Elle entretient une relation teintée d'autorité et de bienveillance envers ses pensionnaires. Jusqu'à l'arrivée de Jayden, une adolescente torturée dont l'histoire va faire écho au passé de Grace.
CriC'est une immersion dans le quotidien de ce centre pour délinquants que nous propose le réalisateur. On vit au rythme des jeunes qui, tous, sont passés du mauvais côté de la barrière, mais pour des raisons très diverses. Le film reste optimiste, laissant la place à l'humanité et à l'humour. Ces adolescents marginalisés ne sont jamais considérés comme perdus pour la société. Il y a toujours un échappatoire, une solution, un avenir.
Je ne saurai vous dire pourquoi précisément... mais en voyant ce film, j'ai beaucoup pensé à Police de Maïwenn. Peut-être parce que, dans les deux cas, il est question d'une jeunesse brisée et maltraitée. Peut-être aussi pour le réalisme des situations. Peut-être enfin pour la qualité du jeu d'acteur. States of grace restera pour moi un instant de grâce dans mon année ciné.
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